Il s'agit d'un site internet nommé le Confinement de Liliane constitué de 3 pages,
Chacune d'elles correspond à un mot provenant de what 3 words,
Ensemble ces mots correspondent à une adresse, 110 Avenue des nation unis, Roubaix (une des zone les plus précaire du Nord), il s'agit de l'adresse de confinement d'une sans abri
Chaque page correspond à un mot et concentre en elle 3 éléments distincts, une liste chronologique de la rencontre lié au mot, un dessin et une réflexion personnelle, lié à la rencontre,
Les mots sont un guide poétique de l'histoire.
Chaque mot a un écho avec la réalité, il résonne avec un instant
la première page
se compose,
-du premier mot « endormir » la liste chronologique raconte ce que ce mot représentait à 20h, à 21h et à 00h, ce mot été la clef de cette rencontre nous y étions tous soumis.
-d'un dessin, celui du portrait de Liliane dans mon souvenir
-et d'une réflexion sur le visage de la misère
la deuxième page
se compose,
-du mot « offre » la liste chronologique raconte ce que ce mot représentait à 20h, à 21h et à 00h, Une demande, de la part de Liliane et notre humble réponse
-d'un dessin celui de nos échanges, les objets dont je me souviens, les phrases que Liliane a prononcées, celle de la dame du 115 au téléphone qui essayait de lui trouver une chambre
-et d'une réflexion sur nos échanges, de mot, de sensations, de sentiments, de réalité
la dernière page
se compose
- du mot « possédons » la liste chronologique raconte ce que ce mot représentait à 20h, à 21h et à 00h, quel fut le résultat de cette rencontre, que reste t il à nous mettre dans les poches ?
-d'un dessin celui de la chambre de confinement de Liliane, comme je l'ai imaginé
-la réflexion politique et social sur le confinement d'une femme de la rue et de notre place en tant que citoyens dans de telles circonstances, des circonstances qui mettent encore plus de distance entre les gens intégrés dans la société et ceux qui en sont rejetés, des circonstances qui nous isolent, et ainsi nous interdisent d' agir, nous interdisent de tendre la main .
J'ai voulu raconter le confinement d'une sans-abri.
Il s'agit d'une histoire vraie,
Celle de Liliane une SDF qu'on a rencontré une nuit, Arthur et moi au début du confinement alors que j’étais malade
Ce site est un témoignage de cette rencontre.
Un journal personnel rendu public, une claque intime qui concerne tout le monde.
Après cette rencontre j'ai été bouleversée et ce site a fait office de journal intime ou je suis venu déposer ce moment.
Le contexte de présentation de ce site paraît évident.
Ce site a lui même été réalisé dans un contexte des plus particulier: celui du confinement lié à la pandémie mondial du Covid 19.
Aussi, je ne l'imagine que lié à ce contexte.
Ce témoignage entre la fiction et le journalisme pourraient être partager dans une exposition en ligne sur le confinement,
le confinement serait à la fois présent dans le contenu mais aussi dans la forme puisque le spectateur dans ce contexte ne se rend pas à un lieu d'exposition géographiquement à l'extérieur, mais il voit l’exposition, en ligne de l'intérieur, dans son propre lieu de confinement.
Il visite en ligne un lieu de confinement impalpable, poétisé en 3 mots mais pourtant bien réel géographiquement.
Il voyage de chez lui et rencontre dans le visage de Liliane, ceux qu'on cache et qu'on interdit de rencontrer, les laisser-pour-comptes qui eux aussi bien qu'impalpable sont bien réel, les nier c'est nier la réalité.
Mon travail en tant que témoignage documentaire me fait penser à celui d' Olia Lialina notamment avec son travail "My boyfriend came back from the war".
Il s'agit d'une sorte de roman photo entre la fiction, le documentaire et le témoignage personnel.
C'est une histoire à plusieurs entrées où selon notre interraction, nos clicks, des mots et des images s'animent, comme si l'on créer un récit aléatoire qui a forcément quelques chose à nous dire.
voir l'oeuvre d' Olia Lialina
Les sans-abris sont un mirroir omnipottent de l'echec de la société, lorsque celle-ci est à son paroxisme, la preuve humaine de son l'echec est encore plus criarde.
Aujourd'hui il s'agit du confinement et les sans abris sont là dans nos rues désertes comme un pied de nez à la "perfection" illusoire omniprésente dans cette société, par exemple l'efficace prise en charge de cette crise dans le dicour médiathique.
Ce phénoméne me rappelle la crise annuel de noËl, et ainsi au récent travail du célèbre street artiste Banksy qui à l'approche des fétes a réalisé une œuvre murale à Birmingham qui illustre avec un terrible humour noire la situation.
voir l'oeuvre de Banksy